Eglise Saint Rémi
Eglise Saint Rémi

Lorsqu’on atteint la commune de Faverolles par la route départementale, on aime à découvrir la silhouette de l’église, ancrée au cœur de l’agglomération. Son approche en confirme l’originalité.

La première partie de la nef rappelle la configuration d’un sanctuaire qui, au moyen âge, était placé sous le double vocable de Saint Rémi et de Saint Thibault.
L’augmentation de la population imposa, au XIIIème siècle, de notables agrandissements. Et la chapelle qui dépendait de la riche Abbaye de Coulombs devint une église paroissiale dont Saint Rémi resta bientôt le seul patron.
L’aspect trapu du monument est accentué par sa maçonnerie de pierre de pays et de grès, remaniée au XVIème siècle.

Un clocher coûteux

En l’année 1624, le clocher délabré fut partiellement refait. Pour assurer le paiement des travaux, il fallut mettre en vente “Prés, vignes, terres et héritages, appartenant à la Fabrique de Monsieur de Saint Rémi de Faverolles”.
Cette importante aliénation fut engagée par les notables, principalement par les seigneurs de la Roncière et de Thuillay. Le résultat en est toujours visible: C’est cette tour massive, qui forme dans sa base la chapelle de Saint Martin.

Le portail

Une gracieuse arcature ogivale surmonte la porte géminée ouverte en facade. On doit déplorer les mutilations dont elle fut l’objet en 1793.
Il subsite toutefois, sur le pilier central, une niche datant de la Renaissance. Au-dessus un ajout d’époque très récente: Saint Rémi procédant au baptème de Clovis… une effigie de pierre, bien intégrée.
L’ensemble est surmonté d’une rosace flamboyante qui a bénéficié d’une restauration en 1972. Elle contribue à éclairer l’église dont les croisées asymétriques sont ornées de vitraux composites dont quelque fragments sont anciens.
Une porte basse, condamnée, permettait autrefois une entrée latérale donnant au centre des travées. Cette porte, dite “de l’éternité”, qu’empruntaient les convois funèbres, s’ouvrait sur l’ancien cimetière, maintenant remplacé par un jardin public.

   

Tour Eglise Saint Rémi
Tour Eglise Saint Rémi

Aspect intérieur

Une voute ogivale en bardeau (refaite en 1964) couvre la nef de 18 mètres que prolonge un choeur de 10 mètres 50, pour une largeur de 8 mètres.
La sacristie occupe, dans un bras du transept, l’ancienne chapelle funéraire de la famille de Havard. Elle était dédiée à Saint Louis. A l’opposé se trouvait la chapelle du Rosaire, mais ce local n’a plus d’affectation précise.
Si son mobilier ne présente rien de très caractéristique, l’église possède par contre, quelques statues de bois peut-être antérieures à la Renaissance. Le rétable du maître-autel est de pur style Louis XIV.
Mais on remarque surtout un tryptique (XVème siècle – classé M.H.) enchassé dans la boiserie de la porte. Il fut soigneusement restauré en 1963. Il appartenait jadis à l’église des Pinthières, comme ce maître-autel qu’abrite désormais la chapelle de Saint Martin, et que domine un superbe Christ en croix.

En marge du sujet

Enfin, pour sacrifier à la petite histoire, rappellons que Victor Hugo fut redevable à un curé de Faverolles de la narrationd’un simple fait-divers… le vol de couverts et de chandeliers commis en 1840, dans le presbytère voisin de l’église (construit au XVIIIème siècle)
En s’inspirant de cette affaire villageoise, l’illustre auteur a rédigé le chapitre premier d’un roman populaire. On en connait le titre: Les Misérables