Uderzo s’en est allé rejoindre son compère Goscinny

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Faverolles est en deuil. Albert Uderzo est décédé le 24 mars à l’âge de 92 ans

Propriétaire au Tartre Gaudran, toute petite commune dans les Yvelines qui touche Faverolles. Il aimait passionnément notre village. Quand il était en villégiature, il venait en boulangerie acheter son pain et boire son café au bar de Faverolles. Très humble et sympathique avec tout le monde.

Le 05 février 1994, à l’inauguration du Groupe scolaire Faverolles-Les Pinthières, il était présent en compagnie de François Boulerand, maire de Faverolles pour admirer une fresque en mosaïque où Astérix, Obelix et Idéfix accueillent encore tous les enfants à l’entrée de l’école. Albert Uderzo a d’ailleurs noté, ce jour-là, dans le livre d’or de la commune : « Il est petit, l’autre est un peu enveloppé mais comme leur papa, ils adorent les enfants ».

Avec son plein accord, le 24 novembre 2018, l’école a pris le nom de : Ecole Albert Uderzo.

Photo dédicacée par Mr UDERZO

Lors d’un « Carnaval des cloches » organisé par les communes de la CC4V le thème retenu était la bande dessinée. La commune de Faverolles ne pouvait que retenir « Astérix et Obélix »… Ce fut une représentation grandiose et pour couronner le tout, lors du rassemblement final dans le parc du château de Nogent-le-Roi, Albert Uderzo est venu nous saluer et nous honorer de sa présence.
Il a même bu de notre potion magique !!

RETROSPECTIVE

Né le 25 avril 1927 à Fismes (Marne) où son père, menuisier, s’était installé après avoir quitté l’Italie en 1923. Le patronyme d’Uderzo vient d’une petite ville de Vénétie : Oderzo où une partie de ses habitants s’installèrent sur la lagune et fondèrent Rialto…la future Venise.

Albert (Alberto, il retira plus tard le « o » de son prénom afin de faire plus français) grandit à Clichy-sous-Bois où ses parents finirent par s’installer.

En 1934, Albert découvre le premier numéro du Journal de Mickey et apprécie les histoires de la souris de Disney. Il fit aussi la connaissance de Popeye, qui l’influencera plus tard pour créer les bagarres entre romains et gaulois. A 14 ans, alors qu’il se voyait plutôt devenir mécanicien automobile, il se fit embaucher comme apprenti chargé entre autres choses des lettrages et des retouches photo dans la Société parisienne d’édition (SPE), qui faisait alors paraître de nombreuses publications pour enfants. Il parvint à placer quelques illustrations.

Après la lecture d’une petite annonce dans France Soir à propos d’un concours de BD organisé par un éditeur, il décida de revenir à la BD. Il a « américanisé » son nom : Al Uderzo et fera des tentatives dans plusieurs petites maisons d’édition et d’agences de presse spécialisées dans le dessin d’humour et la BD. C’est à cette époque qu’il créa un géant appelé Arys Buck doté d’une force herculéenne, accompagné d’un nain appelé Castagnasse, affublé d’un gros nez, de grosses moustaches et d’un casque ailé…les prémices d’Astérix et Obélix… C’est à cette époque qu’il acheta sa première table à dessin, qu’il a conservé toute sa vie.

Le service militaire interrompit son début de carrière.

En 1950, embauché par France Dimanche, il fut promu au rôle de « reporteur-dessinateur » ; cela consistait à pallier l’impossibilité d’envoyer un photographe sur les lieux d’un fait divers. Il dessina, entre autres évènements, une bagarre mémorable entre députés dans les rangs de l’Assemblée nationale…un peu de l’Astérix avant l’heure !

Puis il rencontra un jeune dessinateur, d’un an son aîné, arrivé directement des Etats Unis : René Goscinny. Le courant passa immédiatement.

Goscinny au scénario et Uderzo au dessin. Ils commencèrent par les aventures d’un jeune indien peau-rouge du nom d’Oumpah-Pah. Mais il fallut attendre 1958 (soit près de 6 ans) pour que la série connaisse un petit succès dans les pages du Journal de Tintin.

Le 29 octobre 1959, le premier numéro de Pilote vit apparaître deux séries sous le crayon d’Uderzo : Tanguy et Laverdure un duo d’aviateurs et Astérix, petit gaulois facétieux et bagarreur.

La première histoire fut publiée en album BD : Astérix le Gaulois. Les débuts furent modestes avec seulement 6000 exemplaires

Puis en 1962, le deuxième album : La Serpe d’or fut tiré à 20000 exemplaires.

Le troisième album, en 1963 : Astérix et les Goths fut tiré à 40000 exemplaires.

Les courbes de vente ne cessèrent plus dès lors de progresser.

Or, en 1977, disparaissait prématurément René Goscinny, à l’âge de 51 ans.

Albert Uderzo a décidé de reprendre seul la série.

C’est un monument qui disparaît, un monstre sacré de la bande dessinée

Toutes nos pensées vont à Ada, son épouse et à Sylvie, sa fille